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  • Photo du rédacteurVal Krash

Hendaye - Pays basque (côté français)

Dernière mise à jour : 19 févr. 2023



Hendaye est une petite ville balnéaire du pays basque, à 20 minutes de voiture seulement de la belle San Sebastián. Elle est aussi à moins d'une heure des villes pittoresques de la BAB (Bayonne, Anglet, Biarritz), St Jean de Luz, Bidart et Hossegor.


Retour au pays basque


Mes grands-parents (du côté de papa) sont originaires du nord-est de la France, mais après des années de voyage et une fois que leurs 7 enfants aient enfin grandis, ils se sont installés à Anglet. Le pays basque est techniquement divisé entre la France et l'Espagne, mais ça, les locaux préfèrent ne pas en parler.

Ma grand-mère adorait ces fleurs...

C'est donc là que je passais tous mes étés et quelques hivers. Comme on a beaucoup voyagé, la maison Oroitzapena (qui signifie souvenir ou résonnance d'ailleurs!) de mes grands-parents et la région étaient des points d'ancrage bienvenus. Être ici me rappelle de très bons souvenirs de plages impressionantes, de puissants orages, des supers moments avec ma sœur et mes cousines roulées par des vagues gigantesques. À l'époque, on avait un peu d'inquiétude pour notre Volkswagen car le groupe indépendantiste basque ETA avait pour habitude de faire sauter des véhicules non basques. Heureusement, notre plaque d'immatriculation étant algérienne le camping-car a survécu, les parisiens avaient probablement plus de soucis à se faire. L'ETA est dissoute depuis quelques années déjà, mais l'esprit d'indépendance reste fort!


Tout ici crie basque à chaque coin de rue : la plupart des maisons sont de la couleur du drapeau basque (rouge ou vert et blanc).


Lauburu sur la pancarte de la pharmacie

Je ne pourrais pas exprimer facilement à quel point les basques sont fiers et farouchement indépendantistes. Ils ont leur propre langue (Euskara), qui n'a de rapport avec aucune autre langue connue, leurs accessoires (les plus de 50 ans portent souvent un béret noir et attention, il doit avoir un pli à 3 doigts à l'avant pour identifier un local , sinon, ça démasque un touriste), leurs coutumes, danses, chaussures (espadrilles), et où que vous alliez, quoi que vous mangiez, quoi que vous portiez, quoi que vous fassiez ici, c'est BASQUE. Les scooters, voitures, maisons, magasins, salles de gym, pharmacies, etc etc affichent la croix basque (Lauburu) qui représentent les 4 régions principales du pays basque. La plupart des panneaux sont écrits en français et en basque, parfois en français et en espagnol, parfois uniquement en basque. Côté alimentation, on peut ajouter du piment d'Espelette (rouge bien sûr) sur à peu près n'importe quel plat et ça devient un plat à la basquaise : poulet à la basquaise, pâté à la basquaise etc.


Basquitude


Victor Hugo a dit : « un basque n'est ni français ni espagnol, il est basque et c'est tout ».


L'activisme est au cœur de la culture basque puisqu'ils se sont toujours battus pour leur indépendance vis-à-vis de la France et de l'Espagne. Voici une petite collection des nombreux tags et banderoles que nous avons croisés à Hendaye et dans les villes voisines :



Francitude


Nos premières impressions d'Hendaye ont été un peu troublées par la visite de Didi chez le vétérinaire et ses conséquences.


Didi n'est plus une jeunette. Nous avions prévu une visite chez un vétérinaire à l'arrivée pour un nettoyage dentaire bien nécessaire et pour lui donner le temps de guérir, puisque nous restons à Hendaye tout le mois de décembre. Il s'est avéré que le vétérinaire était une nécessité plutôt qu'un luxe, car sans avertissement, elle a aussi chopé et une infection de l'oreille, et une infection urinaire en quelques jours.


D'habitude, je suis un peu anxieuse à l'idée d'aller chez un médecin ou un vétérinaire avec 3 problèmes à la fois, mais la façon dont les vétérinaires les ont traités ici m'a fait réaliser que les français ont des habitudes qui peuvent être à la fois source d'exaspération et d'inspiration :


Inspiration : ils ne précipitent pas les choses qui pourraient être considérées comme non essentielles, mais qui peuvent néanmoins être importantes : en Angleterre, avant d'aller chez le vétérinaire ou le médecin, je dois me creuser la tête pour trouver le moyen le plus court de communiquer 3 problèmes en 5 minutes maximum et un sur ton vraiment désolé. Je m'attends en retour à une certaine irritation puis à être hors du cabinet dans les 10 minutes, quelle que soit la gravité des problèmes en question.


Ici, la réceptionniste était morose mais a pris le temps de s'excuser puis d'expliquer qu'elle venait d'avoir de mauvaises nouvelles et la nature de ces nouvelles. Ensuite, le vétérinaire est arrivé, a pris plusieurs minutes pour dire bonjour à Didi, lui a donné des friandises, puis a pris 10 minutes pour discuter de ses problèmes, 10 autres pour discuter de comment il pouvait les soignert, 10 autres pour râler sur le coût du passeport pour chien post- Brexit qui est une "arnaque totale pour les britanniques", 10 autres pour me rassurer sur ce qu'il allait faire, puis 5 pour bavarder, dire au revoir et caresser Didi. Pris total : la moitié de celui en Angleterre.

Didi n'était pas très fan du cône

Le lendemain de l'anesthésie, Didi essayait de lécher ses parties sensibles, alors le vétérinaire nous a vu sans rendez-vous, a recommencé la routine des bonjour, papotage, traitement, réconfort, friandises, puis nous a donné un cône pour Didi, des médicaments supplémentaires, et facturé zéro en plus. Pendant l'examen de routine une semaine plus tard, un deuxième vétérinaire s'est comporté exactement de la même manière.


Après une semaine passée à donner l'impression qu'elle allait expirer et à se cogner contre tous les meubles (on était à moitié anxieux et à moitié pliés de rire), Didi a complètement récupéré. On est soulagés qu'elle aille bien, mais surtout qu'elle n'ait pas accidentellement pelleté une des millions de crottes des rues d'Hendaye avec son cône en reniflant le sol pendant ses promenades. En passant, il semble que l'activisme ici inclut aussi la lutte contre les crotteurs en série...


Le revers de la médaille : il m'a fallu plus d'une heure pour poster 2 colis et quelques cartes postales au bureau de poste car un couple devant moi papotait du temps et de leur famille avec l'employée, qui ne s'est pas du tout laissée intimider par la longue file d'attente ni l'heure de fermeture qui menaçait de nous forcer à revenir le lendemain.


On apprend à résister à l'envie de s'énerver en appréciant que les professionnels d'ici prennent le temps de discuter en dehors du cadre des transactions, que ce soit au marché, aux caisses des supermarchés, chez le vétérinaire, à la poste, au tabac-presse, au restaurant.


Notre temps perdu est ce qui fait la bonne journée d'un autre, donc finalement ça vaut la peine, et parfois le temps perdu d'un autre peut faire notre bonne journée !


Conduite et crottes locales

Toutes les villes le long de la côte ont de superbes plages, y compris Hendaye, mais elle semble un peu trop construite et sans vraiment de petit cœur ni centre-ville très agréable. Elle est grillagée par des centaines de petites rues avec des trottoirs étroits à un angle de 30 degrés les uns des autres, de nombreux ronds-points et des systèmes à sens unique. Il est très facile de perdre son nord et il faut être bien réveillé pour ne pas se faire écraser. Surtout parce que:


  1. Les français (ou devrais-je réduire ça aux basques ?) ont tendance à utiliser « parfois » leur clignotant, voire « rarement » ou plutôt « presque jamais ». Ce serait moins dangereux s'ils n'indiquaient « jamais » mais les français n'aiment pas les absolus pour des raisons philosophiques...

  2. Personne, français, basques ou étrangers, ne sait vraiment s'il faut respecter ou non la règle de la priorité à droite. Elle s'applique au cas par cas.

Cette ancienne règle est reconnue comme stupide par la plupart des gens (elle avait du sens à l'époque des charrettes ou à cheval à la rigueur), mais le gouvernement n'arrive pas à trouver le moyen de la retirer sans tuer beaucoup de gens au passage. Il y a bien eu une vaillante tentative quand ils ont mis des stops sur la PLUPART des routes venant de la droite qui annulent la règle, mais comme les français ont cette attitude de respecter «  parfois » les panneaux, ça n'a pas fonctionné.


En plus, sur un trajet en voiture de dix minutes ici, il y a environ 5 routes venant de la droite (donc on regarde à droite pour ne pas se faire rentrer dedans) mais elles alternent avec 3 mini rond-point, (pour ça on regarde à gauche pour ne pas se faire rentrer dedans). Dans les deux cas, on a environ une seconde pour s'arrêter si une voiture arrive pour éviter l'accident. Ajoutons à cela des passages pour piétons partout, des conducteurs qui dépassent les limites de vitesse, et ça donne une combinaison parfaite pour des coups de freinages de dingue.


Facteurs de risques aggravants :

  • Les crottes. si tu lèves les yeux, tu marches dessus (hé oui pauvre Cuong) et tu risques une mauvaise chute. Si tu baisses les yeux, tu sauves la face mais tu risques de te faire écraser

  • Les scooters

  • Les mamies qui traversent n'importe où sans regarder

Heureusement, les français ont les bons réflexes pour freiner violemment, donc la PLUPART des piétons survivent. Mais au total, Hendaye est une ville assez stressante pour y conduire ou marcher.


Garder la forme

On a troqué le Crossfit pour une gym qui s'appelle le BasicFit, c'est similaire sauf en moins intense ce qui est une bonne chose sinon avec des courbatures on n'aurait pas pu faire d'accélérations subites en piétons pour éviter les voitures. Alors au début on avait aussi l'intention d'aller à une belle piscine municipale à 5 minutes d'ici, mais FRANCHEMENT, le bonnet de bain en plus des histoires de mailleaux autorisés ou pas, là c'était le ponpon, trop de règles !!! On a donc laissé tombé.


Les autres petits plaisirs habituels...


Bandas basques (petites fanfares), danses populaires, défilés de Noël, plages à couper le souffle, estuaire paisible, une Didi frustrée emmêlée dans le rideau et notre Airbnb ensoleillé (on lui pardonnera l'araignée géante à l'arrivée qui a bien failli me donner une attaque cardiaque en sortant de la douche).



J'écrirai séparément des petits blogs sur nos visites à Saint-Sébastien et Biarritz voisins les weekends derniers, on a adoré les deux!


La semaine prochaine, destination Barcelone. Premier pépin logistique de notre voyage, on vient littéralement de réaliser qu'il y a une zone écologique couvrant toute la ville dans laquelle on ne pourra pas conduire (il faut 15 jours pour immatriculer une voiture étrangère et obtenir un permis spécial), seulement notre Airbnb est en plein milieu de l'écozone (et dans une rue piétonne, et au 4ème étage sans ascenseur). Il va falloir trouver une solution créative 1) pour ne pas se prendre d'amende 2) pour pouvoir porter les bagages et le chien dans l'appartement. Pour une fois qu'une restriction à but écologique est vraiment appliquée, pfff. C'est ironique, mais crotte alors !!😋😫


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