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  • Photo du rédacteurvalerievthr

Antibes, le dernier chapitre, ou pas ?

Après St Raphaël dont j'avais parlé dans mon dernier article (tardif), Antibes était notre dernière étape avant le retour en Angleterre. Et pas le moindre, elle ne nous a pas déçus. Arrivés le 2 octobre, on a découvert avec surprise... un paysage plein de sérénité.

Gros contraste avec l'Antibes surpeuplée qu'on avait visitée en coup de vent en août pendant la haute saison touristique. À ce moment-là, Antibes n'était pas vraiment sur notre radar, malgré les recommandations très enthousiastes de ma mère et de ma sœur à son sujet. J'avais visité Antibes à plusieurs reprises mais je n'étais jamais sorti de sa fameuse vieille ville, passant à côté des plages et du Cap d'Antibes, qui ont soudainement transformé Antibes en un lieu beaucoup plus attrayant. Maman et ma sœur avaient donc bien raison !


On s'en est rendus compte grâce à la pauvre Didi qui avait dû se faire extraire tout un tas de dents (j'ai perdu le compte) en août. Compte tenu de son âge, on nous avait conseillé d'aller à la clinique vétérinaire d'Antibes spécialisée dans des anesthésies plus sûres pour les vieux chiens. On l'avoit déposée le matin, et passé toute la journée à visiter les environs d'Antibes jusqu'à ce qu'il soit temps de venir la chercher le soir, un peu groggy mais soulagée de ses douleurs dentaires. Sans Didi pendant la journée, on avait plongé en scooba dans les belles eaux à proximité du Cap, et découvert 3 belles plages à seulement 10 minutes à pied du centre ville. C'est à ce moment-là qu'on avait décidé de tester octobre ici comme destination finale de notre grand voyage. On a donc réservé un Airbnb à seulement 1 minute à pied des 3 plages.


Quand on est arrivés sur place, les morceaux du puzzle se sont magnifiquement bien mis en place.


Famille et alentours

Tout d'abord, la maman, ma soeur et sa famille ne sont qu'à 40 minutes en voiture, et tous les chouettes endroits que j'ai décrits dans les précédent articles sur Cagnes-sur-Mer sont toujours à proximité. Cette fois, on s'est retrouvés dans le pittoresque village médiéval voisin de St Paul de Vence, célèbre pour son art, et on a profité d'une longue promenade autour du mur surplombant de belles collines.

Autant on a adoré l'Espagne et flashé sur Dénia, autant ça fait quand-même un aller-retour supplémentaire de quatre jours en voiture pour voir ma famille. Comme celle de Cuong est au Vietnam et au Luxembourg, ça fait un peu trop de pays pour pouvoir régulièrement rendre visite à tout le monde. En plus, maintenant qu'il faut que j'apprenne la guitare et que je doive encore améliorer mon vietnamien et que Cuong doit changer de carrière, apprendre l'espagnol pour le parler couramment et naviguer dans le système administratif espagnol sont des obstacles en plus dont on se passerait bien. La France semble une option beaucoup plus judicieuse pour une éventuelle décision de revenir au soleil. C'était cool aussi d'être plus proches de maman, ma soeur et sa famille après tant d'années passées loin avec quelques visites par an. Au début, on était un peu inquiets que la Riviera soit surpeuplée, pleine de voitures et d'embouteillages, mais à part juillet et août, Antibes et tous les endroits aux alentours qu'on a visités semblent parfaits ! Il y a largement assez de vie et d'activités pour ne pas s'ennuyer ni se sentir seul, mais dès qu'on se dirige vers les plages et le Cap d'Antibes, surtout si on se leve tôt ou se promène au coucher du soleil, on a quasiment toute la nature pour soi tout seul.


Le Cap d'Antibes

La promenade autour du Cap est spéciale. Elle peut se faire en seulement 2 heures, mais le chemin monte et descend avec des escaliers et petits sentiers souvent à quelques centimètres de rochers abrupts de plus de 10 mètres de haut. Côté Ouest, le sentier est si proche d'une mer souvent agitée, hors de la protection de la baie, qu'il faut avoir de la chance pour ne pas trouver le portail d'accès principal fermé pour la sécurité du public. Ayant déjà échoué deux fois à franchir ce portail l'hiver d'années précédentes, Cuong et moi avons dû faire demi-tour deux fois ce mois-ci, jusqu'à ce que le trouver ouvert la troisième, pour apprendre de la bouche de ma mère qu'elle l'avait simplement l'escaladé avec ses amies une fois qu'il était fermé ! Quelles rebelles, ces dames 😬🤘😁 Non sans risque par gros temps, même à portail ouvert, les vagues s'écrasaient sur le chemin à notre retour, c'était assez impressionnant.

Le sentier sud du Cap est accessible depuis une longue route bordé d'énormes demeures, et passe par des plages isolées dont la « baie des milliardaires ». Les demeures en question ne sont pas seulement là pour accueillir des célébrités hollywoodiennes, mais aussi des oligarques russes et autres personnages plus ou moins savoureux, logiquement attirés par les plus beaux coins de la côte. Mieux vaut ne pas trop y penser et se concentrer sur le paysage. Bizarrement, on est tombés sur quelques mini raves de 20 à 30 personnes sur le chemin, avec de vrais DJ, où les gens semblaient passer un moment très convivial à mi-chemin entre danse et pique-nique. Pas de milliardaire en vue, sans doute grâce à la "loi du littoral" obligeant depuis 1986 les privilégiés (sauf le roi de Belgique qui gngngngngnggnn....) à repousser leurs propriétés privées à l'intérieur des terres pour libérer un accès public ininterrompu à la mer pour nous autres roturiers.

Khuan-les-Pines

Le Cap relie la ville voisine de Juan les Pins (que j'aime prononcer Khuan-les-Pines, parce que c'est ce genre d'endroit). On peut également y accéder directement depuis le centre-ville d'Antibes, à seulement 15 minutes à pied.


Khuan-les-Pines est un endroit réputé comme "chic"... un peu comme St Tropez avec moins de charme d'antan, et qui en dehors des privilégiés mentionnés ci-haut, attire des foules qui... sans vouloir les médire... s'efforcent également d'avoir l'air de (ou de chercher des connections de tout ordre avec avec les) privilégiés.

Dans ce contexte, on a décidé de rester ouverts d’esprit et de sortir dans une discothèque locale. Grosse erreur, Cuong et moi avont conclu que c'était la pire jamais testée, sur tous les fronts. Je suis sûr que beaucoup de familles et autres gens sympas passent de très beaux étés à Khuan-les-Piness en profitant des looooongues plages de sable bordées de rangées d'immeubles des années 70, seulement nous on est devenus difficiles à force de trouver de meilleures options, alors, pas pour nous. Retour à Antibes et aux gens normaux...

Sorties et DJ Flim

A ce sujet : comme vous le savez maintenant, on aime bien aller danser, et on a été un peu déçus d'apprendre que profitant du confinement, la maire d'Antibes a fermé toutes les discothèques d'Antibes (d'où notre idée fatale de tenter le coup à Khuan-les-Pines). Il y a beaucoup de bars mais ni Cuong ni moi n'aimons particulièrement nous asseoir juste pour boire. On a bien trouvé un bar à absynthe avec un pianiste super dynamique et un joueur de cajon (une boîte à percussion espagnole généralement utilisée par les musiciens de flamenco), qui ont fait chanter pleins d'anglais sur des grands classiques comme mes Beatles ou Oasis. C'est pas mal mais toujours pas un endroit pour danser. On a aussi découvert un karaoké populaire mais avec des habitués trop friand d'ABBA pour nous laisser une impression durable.

On arrivait à la triste conclusion qu'on arriverait pas à cocher la case "bon nightclub à Antibes", lorsqu'on est tombés sur un tout petit bar avec une platine de DJ de taille disproportionnée installée derrière la façade d'un camping-car VW vintage. Le deck était tenu par un gars thaïlandais à dreadlocks, très souriant, appelé DJ Flim, qui nous a sortis des super sons techno-ethniques qui feraient bien envie à Ghetta (je dis ça alors qu'on n'aime même pas la techno en temps normal, tellement il était bon!). Parce qu'à 11 heures, il était encore bien trop tôt pour les Français, personne ne dansait encore, sauf un ami à lui, qu'on a rejoint par désespoir (et parce que la musique était bonne). Une heure plus tard, le petit bar était tellement bondé que les gens ont débordé dans la rue, alors on est rentrés chez nous. On a été invités à sa soirée Full-Moon, qu'on a manquée car elle démarrait trop tard, mais on a conclu que danser à Antibes, c'est une histoire de sorties en plein air. Plus sûr, plus propre, pas de foules Instagram et pas de videurs vous disant quoi porter. Ouf, case cochée ! Il s'avère que DJ Flim est bien connu pour ses soirées Full-Moon en Thaïlande et au Canada, il revient tout juste d'une tournée en Angleterre, direction Nice, etc. Pas étonnant qu'il soit si bon !!!


Cuong, l'expérience de la planche, et les dangers de la réalité virtuelle

Une des raisons pour laquelle on a loupé la soirée Full-Moon est que Cuong a utilisé ma sœur et son fils comme cobayes pour l'un de ses projets d'étude basé sur "l'expérience de la planche de Richie", qui a pris un certain temps, pendant qu'on était nourris de délicieux raviolis frais par ma soeur, miam miam !


Le principe est de porter un casque de Réalité Virtuelle qui vous donne l'impression de marcher sur une planche étroite qui dépasse d'un gratte-ciel. Au bout de la planche se trouve une pile de beignets virtuels que vous devez ramasser sans tomber de la planche dans le monde virtuel. Pour rendre l'expérience un peu plus « réelle », Cuong a arrangé une vraie planche par terre posée sur des blocs et des éponges pour la rendre instable, et sur laquelle on devait marcher. Il a ensuite mesuré notre fréquence cardiaque tout en nous demandant de nous concentrer sur un bruit blanc ou sur des respirations longues, pour tester notre équilibre et nos réactions au stress face à différents facteurs externes.

Ça s'est bien passé jusqu'à la fin de l'expérience, quand, histoire de rigoler (lui en tout cas), il a remplacé les beignets par un « gâteau araignée ». Ça m'a fait repenser ma confiance aveugle envers Cuong car malgré l'allusion évidente contenue dans le nom du gâteau, j'étais loin d'imaginer qu'il pourrait être assez méchant pour m'infliger un gâteau virtuel avec des tas d'araignées monstrueuses en sortaient au galop ! Étant une grande phobique des araignées, ma fréquence cardiaque a été enregistrée à 145 battements à ce moment-là, soit deux fois ceux que j'avais pendant que je marchais sur la planche, sans araignées. Vous pouvez rigoler de ma réaction sur la vidéo. Ma sœur et mon neveu par contre sont restés super calmes, je sais qui appeler maintenant si je tombe sur une migale ! Au lieu d'enlever le casque, j'ai fini par revenir sur la planche (sans perdre l'équilibre !) tout en couvrant Cuong d'insultes bien méritées, après avoir évité de justesse une crise cardiaque !


Le stade nautique d'Antibes

Une autre case cochée, c'est le stade nautique d'Antibe, à 10 minutes en voiture de la plage, qui comprend 2 piscines olympiques extérieures (50 mètres), chauffées pour que vous puissiez nager dehors toute l'année, il y a aussi une piscine intérieure de 25 mètres et une autre piscine intérieure moins profonde. C'est chouette de regarder des groupes de filles pratiquer la nage synchronisée avec une précision militaire, et de nombreux champions français s'entraînent ici. Pendant que vous vous baignez au coucher du soleil, vous pourrez profiter d'une vue imprenable sur la mer, la vieille ville et le Fort Carré. Vu le calibre exceptionnel des instructeurs, j'ai eu la bonne idée de prendre une leçon pour glanner quelques conseils utiles à Cuong et moi pour d'améliorer notre crawl. Le stade nautique est une excellente alternative quand la mer devient un peu froide, même si on a pu se baigner dans la mer sans se cailler jusqu'au 20 octobre ! Aujourd'hui, de retour à Cambridge, on a jeté un coup d'œil à notre piscine habituelle et même si elle nous a bien servi pendant le confinement, on a soudain réalisé qu'elle ressemble un peu à une baignoire maintenant en comparaison, il va falloir réajuster un peu nos attentes !


Les locaux ne laissent pas la petite baisse de température les empêcher d'être dehors en tous les cas, la veille de notre départ, la mer était pleine de kitesurfeurs qui faisaient de la voltige au-dessus des vagues.


Sophia Antipolis

On était agréablement surpris de constater un équilibre sain à Antibes entre les anciennes et les jeunes générations, sachant que la Riviera tend à attirer les plus âgées, et de voir qu'il y a aussi beaucoup d'internationaux qui restent à Antibes hors saison. Et là paf, révélation de ma sœur qu'Antibes se trouve à 30 minutes en voiture de Sophia Antipolis, où elle travaillait il y a quelques années dans l'informatique. Il s'agit d'un vaste espace entre collines et forêt où les entreprises tech et de recherche se sont installées et multipliées depuis les années 60, il y en a plus de 2500 actuellement. La zone est également connue sous le nom de « Silicon Valley française ». Du coup, une autre pièce importante du puzzle s’est mise en place. En dehors de Paris, s'il existe UN endroit où Cuong pourrait trouver un emploi correspondant à son diplôme d'IA en France ou en Espagne, c'est bien Sophia Antipolis, et on ne le savait même pas

au moment de choisir Antibes pour nous installer ce dernier mois ! C'est donc là que Cuong a découvert le bâtiment d'Altran, un groupe récemment racheté par Capgemini et société mère de Cambridge Consultants, l'actuelle société d'ingénierie de Cuong. Le monde est petit...

Le reste et après ?

Antibes a été fondée en tant que colonie grecque et s'appelait à l'origine Antipolis (d'où le parc technologique ci-dessus, auquel les fondateurs on rajouté Sophia pour "sagesse"). Pour qui s'en soucit, cela signifie "ville opposée" car c'est en face de l'estuaire du Var depuis Nice. Les Romains ont laissé leur empreinte dans les fortifications, les aqueducs et leurs nombreuses infrastructures habituelles. Je ne me suis pas attardé sur la ville elle-même, car elle a tout ce qu'on peut attendre d'une ville moderne qui a grandit autour de quartiers historiques très anciens. Tout ce que l'on peut facilement trouver dans les guides. Ce n’est pas si différent de Cambridge en ce sens. Le mélange de moderne et d'ancien fonctionne très bien.

Le seul inconvénient majeur qu'on a pu trouver c'est le système routier, du fait qu'Antibes soit ancienne qui fait qu'on peut facilement se retrouver coincés dans de gros embouteillages, surtout en été. Mais avec un peu de planification pour sortir des heures de pointe et étant donné que presque tout est à distance de marche ou de vélo, on peut éviter les bouchons. Dommage qu'on ne puisse pas s'y ballader à cheval comme à l'époque 🫤


Il y a plein d'autres bonnes choses à Antibes, beaucoup de pins, la vieille ville animée pleine de petites boutiques indépendantes, des cafés, des plats à emporter dont beaucoup à des prix très raisonnables, un immense supermarché asiatique et des restaurants dont Mama Boon avec une des meilleures soupes vietnamiennes qu'on ait amais mangée à base d'ingrédients biologiques, de savoureux restos libanais, turcs, etc. Je vous ai inondé de photos de plages toute l'année, voici les dernières avec une transition vers une météo un peu plus rude nous préparant au retour redouté à Cambridge. Enfants, adultes, artistes et chiens ont tous adoré jouer avec ou recycler le bois sur la plage.

En fin de compte, vous ne serez pas trop surpris d'apprendre que Cuong et moi avons conclu qu'Antibes serait l'endroit idéal pour s'installer, soit de manière semi-permanente (le Vietnam ensuite ?) ou pour une grande partie de l'année. La question de comment, quand et combien de temps nécessitera un peu de travail et de jonglerie logistique, on se donne donc environ un an pour revenir.


Avec tout ça j'allais vous faire un dernier au revoir. Mais je sens que ce blog a besoin d’un article supplémentaire pour boucler la boucle, soit le retour à Cambridge, je lui dois bien cela. Cambridge qu'on redécouvre avec un regard neuf, ses bons, ses moins bons côtés. Même si je me pique souvent des grosses flemmes pour écrire ces articles de blog, finir sur Antibes serait mettre un terme trop brutal à la formidable aventure qu'on a eu la chance de vivre cette année. Un mois supplémentaire est nécessaire pour réfléchir aux leçons des voyages de cette année. C'était un projet audacieux, mais chaque minute en a valu la peine.


Ce n'est donc pas tout à fait au revoir, rendez-vous pour un autre article dans quelques semaines. Entre-temps, un GRAND MERCI à vous, amis, familles ou ennemis, qui avez pris le temps de lire un article, ou cinq, ou peut-être tous. Ça a été formidable pour moi de vous garder tous à l'esprit pour partager nos moments forts de 2023. Vous nous aurez aidés à nous souvenir de ce voyage, à organiser des souvenirs, à prendre de grandes décisions, d'une certaine manière, vous avez fait partie de ce voyage sans le savoir ! En retour, j'espère que vous aurez peut-être également trouvé des bribes d'inspiration et de motivation, soit pour apprécier davantage là où vous êtes déjà, soit pour envisager d'explorer certains des nombreux lieux sûrs et merveilleux que le monde a encore à offrir (... malgré tout!) 



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