Barcelone, Catalogne, Espagne

Au fait, avant de commencer, un mot pour dire que je ne poste des articles que lorsqu'on quitte une ville, donc après beaucoup de déménagements rapide, en ce moment on ne bouge qu'une fois par mois, et je résume juste nos impressions du mois passé. Si ce que j'écris vous intéresse et que vous voulez recevoir une alerte pour savoir quand je publie un nouvel article, enregistrez votre e-mail dans la boite tout en bas de la page. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment si je vous ennuie, je ne me vexerai pas. Bon, à nos moutons… Barcelone…

Une arrivée intéressante

Escaliers et balcon un peu louches

D'abord, le seul appartement Airbnb dans une fourchette de prix raisonnable et qui remplissait nos autres critères se trouve au 4ème étage sans ascenseur. Il s'avère qu'il s'agit plutôt de 8 étages et que les escaliers sont tellement étroits qu'Arnold Schwarzenegger devrait les monter en crabe.

Il y a 62 marches, certaines plus hautes que d'autres parce que rien n'est symétrique dans ce bâtiment qui est vieux, très, très vieux. On doit porter Didi surtout pour descendre car on ne lui fait pas confiance pour ne pas marcher sur ses oreilles ou manquer une marche, et on a pas envie de retourner chez le vétérinaire. Le hic, c'est que je suis aussi spécialiste des dégringolades d'escaliers, donc il faut que je sois super concentrée, surtout avec la responsabilité de la survie de Didi sur les bras. Au moins, j'ai de petits pieds, Les pieds de Cuong dépassent de moitié des marches !

On a un petit balcon qui a des fissures suspectes, mais Didi adore y aller ! On a mis son bac à herbe dehors pour qu'elle surveille les piétons en dessous (pour éviter les ennuis au cas où elle voudrait faire pipi ), mais l'herbe a finalement décidé de rendre l'âme. Didi n'a pas le vertige, est très heureuse, adore ses promenades et est en bonne santé puisqu'on est pas encore tombées dans les escaliers.

LEZ, bornes et chaudière

On n'a découvert la restriction de la zone à faibles émissions (LEZ) à Barcelone que quelques jours avant notre voyage. Ce qui était ennuyeux mais dans une certaine mesure compréhensible, c'est que notre Polo de 2002 n'atteint pas tout à fait les normes de base «écologiques», mais heureusement, on a appris que les règles ne s'appliquent pas en semaine avant 7h et après 20h. Comme on avait 6 heures de route entre Hendaye et Barcelone, on a donc soigneusement planifié nos arrêts pour arriver à 20 heures à la frontière de la LEZ. C'était une idée géniale jusqu'à ce que le GPS nous fasse un coup bas et change l'itinéraire sans rien nous demander au milieu d'une grande jonction spaghetti sur l'autoroute près de Barcelone, et prenne l'initiative de nous trouver miraculeusement un "meilleur chemin", du coup on a traversé la frontière de la LEZ exactement 5 minutes avant 20h…🙄 Quelle leçon retenir de cette histoire ? Quoi qu'il en soit, on ne pense pas que le système d'amende soit encore en place pour les voitures enregistrées au Royaume-Uni. Ouf.

Le prochain obstacle c'était d'atteindre l'appartement avec la voiture, car la rue se trouve dans la vieille ville qui est clôturée par des bornes pour empêcher une circulation excessive de la bousiller. On n'a que pu se garer à 10 minutes à pied de la porte de l'appart, dans un coin couvert de graffitis. À ce moment-là, on avait pas eu le loisir d'évaluer si la zone était sûre ou non (elle s'est avérée l'être), ce qui était un peu stressant quand un sans-abri aux yeux vitreux un peu drogué sur les bords a décidé de traîner juste à côté de la voiture en la regardant fixement, puis de faire les poubelles autour. Faute d'alternative, je suis restée dans la voiture pour garder un œil sur les affaire et le gars, tout en étant plus ou moins en contact téléphonique avec Cuong qui a dû se porter tous les bagages au 4ème (8ème) étage tout seul en 5 voyages. Haltérophilie gratuite, dirait Arnie…

Quoi qu'il en soit, on s'est installés dans ce qui s'est avéré être un bel appartement. La structure du plafond était un peu effrayante car elle est faite de poutres et de voûtes en briques. Les voûtes elles-mêmes ont l'air solides, mais le poids des briques signifie que tout le plafond est incurvé comme si une baleine se reposait sur le sol de l'appartement du dessus depuis quelques siècles. On a finalement décidé d'arrêter de regarder avec méfiance les fissures dans les briques et les poutres et de se fier aux probabilités que le plafond ne s'effondre pas dans le mois, puisqu'il a tenu le coup jusqu'à maintenant.

Ensuite on a exploré le quartier, qui est bien plus propre que les dernières villes qu'on a visitées en France, pas de crottes de chien ici, ils lavent littéralement tout le quartier chaque jour avec des petites voitures de nettoyage et des balais, et il y a des poubelles partout. J'ai été super impressionnée car l'Espagne n'était pas si propre il y a quelques années. Quelqu'un semble avoir décidé de régler les problèmes de la ville avec fermeté (d'où la LEZ) ! Notre appartement est dans le vieux quartier, à 10 minutes d'un beau grand parc ensoleillé. Il y a bien quelques types douteux qui traînent et semblent avoir des affaires un peu louches, mais il y a toujours beaucoup de gens et qui se promènent, font des courses ou mangent dans les rues, restaurants et cafés jusqu'à tard dans la nuit. Il y a des rondes régulières de police qui embarquent parfois quelques petits dealers pour avoir l'air de faire leur travail, et les rues sont éclairées toute la nuit. Donc, dans l'ensemble, on se sent en sécurité.

Graffitti

Si je devais définir Barcelone en quelques mots, je dirais "artistiquement excentrique". Déjà, on a découvert qu'il y avait de l'art excentrique intéressant juste au-dessus de notre lit dans l'appartement qu'on a loué🤣.

Mis à part les peintures SM, de derrière rebondi et l'architecture de Gaudí, la première chose qui nous a frappés lorsqu'on s'est promenés dans la vieille ville près de notre appartement est une quantité énorme de graffitis exceptionnels, la plupart peints sur les volets de magasins fermés.

Je ne suis pas fan des tags gribouillis moches et sans signification, mais les Graffitis c'est différent. Ils sont artistiques et ont souvent un sens. Donc ironiquement, j'était contente à chaque fois que je voyais des magasins fermés, car ça voulait dire que je pourrais découvrir de nouveaux graffitis. Ici, j'ai pris l'habitude de promener Didi au parc une heure chaque matin. Elle marche très lentement parce que, comme on l'a déjà mentionné, elle n'est plus toute jeune, mais aussi parce qu'elle aime renifler les odeurs espagnoles et se perdre probablement dans la traduction. Mais je suis heureuse de cette lenteur car à chacune de mes balades vers et depuis le parc, je trouve aussi de nouveaux graffitis, parfois mélangés à des stickers intéressants. Bien sûr, on aurait dû aller au musée Picasso, mais bon, on n'y a pas été en fin de compte. J'ai fini par m'amuser davantage à compiler une petite galerie de tous mes graffitis préférés, qui est devenue un mini musée personnel. La grande majorité des photos ont été prises à moins de 10 minutes de notre appartement et ont la taille d'une devanture de magasin, c'est-à-dire plus haute qu'une personne. Ce n'est pas facile de s'en rendre compte depuis la galerie d'image, mais quelques-uns étaient aussi soit minuscules, soit de la taille de bâtiments de plusieurs étages.

J'aimerais dédier mon petit musée Artistique-excentrique de Barcelone aux jeunes artistes talentueux anonymes, y compris le gars qu'on a vu en chemin vers une boîte de nuit, et qu'on a eu la chance de photographier juste au moment où il mettait sa touche finale à un graffiti de bouledogue. On peut voir certains styles communs dans différents graffitis, il est probable que des boutiques locales aient commandé des graffiti de quelques mecs (ou filles?) sur la base du bouche à oreille. Il y a aussi du freestyle sur des morceaux de murs usés, ils peuvent porter le style d'un graffeur, comme le mignon petit serpent qui apparaît dans de nombreux coins de murs sous différentes formes, et les chiens qui ont l'air un peu dingues. J'ai trouvé pas mal de chats dont la présence honorait l'année vietnamienne (Année du rat pour les chinois… mais chat ou rat, bonne année lunaire !). C'est la meilleure façon de visiter un musée, trouver une surprise à chaque coin de rue... et c'est gratuit. Photos à parcourir, à chacun sa préférence !

Gaudí et Duende

Bon. Il y a beaucoup de photos et d'informations sur le Web à propos de Gaudi et de son style super kitch, donc je ne m'attarde pas dessus, mais on a été stupéfaits d'apprendre que cet architecte de génie qui a construit une des églises les plus belles et les plus complexes du monde en l'honneur du Divin et de Mère Nature (la Sagrada Familia, toujours en construction depuis 144 ans), est mort à 49 ans écrasé par un.... tram. Un TRAM pour l'amour de Dieu !?! Mort si indigne pour ce gars si digne, cela donnerait à n'importe qui une raison décente de remettre en question sa religion !

Une des choses les plus impressionnantes de la Sagrada était sa lumière, le soleil derrière les fenêtres semblait presque brûler à travers un arc-en-ciel de jaunes et d'ocres d'un côté de l'église en contraste avec des nuances fraîches de jade et de bleu de l'autre, les images ne lui rendent pas justice, il n'y a donc qu'une seule façon d'en faire l'expérience, c'est d'y aller. On a aimé à quel point l'ambiance était légère et avant-gardiste par rapport aux vieilles églises parfois déprimantes, on a vraiment l'impression d'être dans un décors de science fiction. Gaudí a basé son architecture sur la nature et ça fait drôle de remarquer des troncs d'arbres locaux dans les parcs qui ressemblent vraiment à ces élégants piliers allongés de dingue qui se divisent en branches pour contenir les 18 (oui 18!) tours de la Sagrada. Ce n'est pas seulement elle, il y a aussi plein d'autres immenses églises et bâtiments stylés partout dans la ville, souvent kitch, les sculptures ne sont pas communes ! L'ambiance espagnole donne vie à ces vieux bâtiments avec des chanteurs d'opéra professionnels chantant dans les ruelles à côté de guitaristes de flamenco ou de joueurs de jazz talenteux.

On a eu de la chance avec les guitaristes d'ailleurs, on a pu voir un spectacle de Flamenco dans un tout petit bar, avec un chanteur, un joueur de cajón et un danseur pour la modique somme de 7 euros. "Duende" est un mot espagnol qui signifie en quelque sorte avoir une âme, un état d'émotion vif qui accroche le cœur. Quelque chose qu'on ressent souvent en écoutant et regardant du Flamenco en live. Enormément de puissance et d'émotions fortes, on a tous les deux adoré !

Espagnol, Catalan et plombiers

J'ai appris l'espagnol au lycée mais c'est une langue tellement proche du français grâce aux racines latines communes qu'il faut très peu d'efforts pour deviner à peu près tout ce qui se dit. Pour le parler, c'est difficile de ne pas être paresseux et de ne pas se contenter d'ajouter des 'o' et des 'a' à la fin de mots français, de prononcer les 's' comme les 'th' anglais, et de parler/rire/se plaindre en même temps en augmentant le volume et en gesticulant au max avec les bras et les mains. En plus, Barcelone est un peu sensible à sa langue pour des raisons liées à l'indépendance comme pour les Basques, et préfère l'utilisation du Catalan, qui se trouve être encore plus proche du français (en fait, la langue catalane est issue du latin vulgaire dans les Pyrénées entre la France et l'Espagne et est encore parlé dans les Pyrénées-Orientales en France). Il s'avère que l'approche paresseuse fonctionne très bien dans la rue ou pour commander au resto, mais pas tant que ça quand on essaie d'expliquer des problèmes de chaudière à un plombier espagnol.

Ceci dit, entre le cours accéléré Pimmsleur que Cuong avait pris avant de venir, mon gloubigoulba franco-espagnol et Google, on s'en est plutôt bien sortis : un plombier est venu une fois, puis la chaudière est retombée en panne, deux autres plombiers sont revenus pour la changer, ce qui nous a un peu fichu la trouille parce qu'on entendait des flots de gravas qui donnaient l'impression que tout le plafond tombait dans la cuisine, mais la chaudière n'a pas explosé et on a pu avoir de l'eau chaude. C'était un soulagement mais pas si essentiel étant donné qu'on a encore un temps ensoleillé au-dessus de 15 ° C et qu'on s'est fait plaisir avec une expérience Spa aux bains romains du coin pour célébrer nos 9 ans de bonheur en couple dans des eaux chaudes.

Ballades, Sevillanas et YogaBody

On a fait de longues promenades dans le parc du coin avec Didi entre des jolis perroquets verts bavards et des statues originales, des cours de yoga au déjeuner et des tutoriels Youtube pour apprendre à danser les Sevillanas (ce qui a causé quelques bagarres sur quelles vidéos choisir parce que Cuong et moi n'apprenons pas de la même manière du tout, lui il compte les temps et moi je suis la mélodie pour m'y repérer!). Mais on a fait une pause d'un mois pour la gym. Ce mois-ci a été assez chargé côté boulot. Cuong a commencé son cours d'IA, bossé dur et réussi à décrocher une super note pour son premier examen, et j'ai dû jongler avec une pluie de rapports financiers et sur le cacao durable. En plus, on a vraiment pas eu le courage de monter et descendre ces fichus escaliers quatre fois par jour. On a quand même réussi à aller une fois en boîte pour bouger un peu, la musique était bonne mais faire danser les locaux avant minuit c'était mission impossible. Au moment où ils ont finalement décidé de se réveiller, nous on est rentrés pour dormir. Les locaux ne sont PAS des lève-tôt et nous pas des couche-tard ! On est passés au studio YogaBody où j'avais suivi ma formation de professeur de yoga juste avant le confinement, ce qui m'a rappelé plein de supers souvenirs de cette expérience de groupe intense mais géniale avec des personnes de plusieurs pays d'horizons et d'âges complètement différents. J'ai particulièrement apprécié de retourner dans notre café préféré où j'ai enfin pu manger ma crêpe et ma salade sans le stress de devoir préparer une séquence Yoga pour l'entraînement de l'après-midi et sans l'épuisement des 12 heures de yoga et de cours par jour.

Grosse villes

Dans l'ensemble, Barcelone est une ville vivante et fantastique si on aime les grandes villes et les plages de ville avec plein de gens qui font du skate, se promènent et font du sport. Gràcia est un quartier bohème plein de cafés qui est un peu plus calme. Badalona, ​​à seulement 30 minutes de la vieille ville, a une ambiance plus douce et une plage agréable. Malgré tout ça, l'ambiance urbaine peut être un peu oppressante. On a réussi à s'échapper à Sitges quelques heures le week-end, une ville beaucoup plus petite qui s'étend le long de 17 plages, et c'était tellement plus reposant... On verra ce qui se passera quand on découvrira le sud de l'Espagne, mais Sitges a pour l'instant battu Andarnos dans le classement des endroits chouettes, calmes mais animés pour profiter de la mer et du soleil ! Je doit avoir vieilli, à 20 ans, Barcelone aurait été de loin ma ville préférée.

Voici une petite galerie des zones qu'on a visitées à Barcelone, le dragon était pour le nouvel an lunaire. Par contre, je ne sais pas pourquoi il y a un mammouth dans le parc, mais il y a un mammouth dans le parc... 🤔

Bon, assez de papotage pour le moment. Direction València ce jeudi et pour le mois de février. Je dois dire que je suis un peu soulagée que le prochain appartement soit au 1er étage !

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